Des hommes féroces
Escaladent le versant
Le silence gronde
Sentinelle ne t’endors
C’est la colonne de fer
Roc et précipice
Stoppent des camions blindés
Le ronflement morne
On entend le déploiement
L’encerclement se referme
Entre les pins noirs
Les partisans prennent poste
Ils résisteront
Torrent résonne sévère
Vent cingle immobiles rocs
L’homme contre l’homme
Dans le noir et dans le froid
Piège contre piège
Enorme cohorte monte
Et s’enivre de son nombre
De derniers espoirs
S’échangent les camarades
De voix estompées
Premier tir onde de choc
Son fol bris plomb corps soir gel
Les monts enneigés
Gardent des chairs lacérées
L’empreinte secrète
Le vingt-sixième zodianku illustre bien l’étonnant résultat obtenu en invitant tous ceux qui le souhaitent à participer à la rédaction de strophes. Pour ce texte, j’avais entièrement écrit, ce qui n’est pas toujours le cas, un projet, le texte présenté ici. Il était inspiré par une randonnée sur le plateau des Glières, haut lieu de la résistance.
Deux personnes m’ont envoyé des contributions, dont une dès la deuxième strophe. Le cours du zodianku a été détourné vers un texte entièrement différent : la contrainte a pleinement joué son rôle !
Posté sur la liste Oulipo le 25 janvier 2015.