sous le sable

sous le sable
il y a longtemps
se sont endormis de tristesse
le donjon les créneaux et les salles d’apparat
les tuiles au vernis grenat les harpes éoliennes les jardins suspendus
qui avaient attendu si longtemps le retour du jeune prince allé sur les traces du vent dont la plainte l’appelait vers la nuit

le sommeil
et les rêves lourds
se sont amoncelés sans bruit
sur les pinacles et sur la dentelle des toits
le vaisseau de marbre a sombré parmi les blancs sédiments de la mort qui s’obstine

si tu creuses
dans le sable tiède
un puits couru de filets d’or
fais silence entends-tu comme un soupir étouffé

c’est un prince
qui cherche un royaume
et dans l’ombre s’est égaré

ses doigts fouillent
le limon toujours

plus profond


Une invitation a été faite par Jean-Yves Léopold d’écrire quelque-chose de poétique (et de drôlatique, mais là j’ai un peu raté la consigne) commençant par « Sous le sable, il y a… ».
On trouve ici ma réponse, en bigollo .
Posté sur la liste Oulipo le 22 août 2018.

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