tout est dévasté
la plaine coule en pleurant vers son fond
le souvenir des esquives
des soubresauts désespérés
des courses aléatoires
fait encor se déchausser nos dents tambourinantes
puis un rayon jaillit
limpide écharasson jeté oblique jusqu’au ciel
aveuglant sentier de poussières fourmillantes
nos yeux s’y sont lancés
nos coeurs ont fibrillé
nos jambes ont dansé
nos gorges ont hurlé
toi l’amour qui mets en route
tu brûles de ton feu nos tristes certitudes
nous courons
une torche à la main
chevauchant des monstres salvateurs
ivres d’avoir tué la mort