allons enfants longtemps bercés
le lange entravant bras et jambes
va-t-il enfin vous libérer
entendez-vous le vent frais qui vous invite à le suivre au delà des blés courus de vagues argentées pour jouer avec lui dans les futaies profondes
allons enfants de la patrie
le jour du grand large est levé
allons enfants à quatre pattes
la barrière au boulier pimpant
du parc s’ouvrira-t-elle en grand
devinez-vous derrière les ombres qui vous rassurent ce soleil ce désir ce basculement du haut et du bas cet énervement de rires et coups de poings cette faim déçue ce trésor débordant de perles irisées
allons enfants de la patrie
le jour de fièvre est arrivé
allons enfants inconsolables
la tétine aux lèvres boudeuses
va-t-elle ôter son clapet gris
ressentez-vous l’autre présence qui vous fait la courte échelle dans l’obscurité curieuse où votre maraude s’enfonce
allons enfants de la patrie
le jour de vertige est levé
allons enfants bien élevés
votre masque tombera-t-il
il empêche de respirer
sentez-vous dans vos bras qui l’étreignent le poids la chaleur le tressaillement de ce corps au votre enlacé
allons enfants de la patrie
le jour de l’homme est arrivé