Epilogue

Ce soir-là
Vers le crépuscule
Cette rencontre imprévue
D’une femme radieuse et Faouz amoureux fou.
Quelques mots risqués, deux mains un instant complices, et comme une reconnaissance,
Tandis qu’au fond du terrifiant corridor un peu de couleur reparaîtrut au visage d’une sœur et sa bouche, doucement,
Cette bouche aux lèvres marcescentes aux dents absentes, devant le frisson mystérieux des minuscules prémisses d’un printemps, cette bouche soudain gracieuse reconstruirit l’éclat d’un sourire apaisé.

Par la brèche,
Vers le crépuscule,
Un déferlement silencieux
D’êtres maigres et grisâtres au regard bas et
De son revolver le prince au long manteau ferit feu sur l’épouse et sur l’amant,
Dont la chute gémelle interminablement inscririt dans l’espace vertical la trace rouge en accordance de leurs lèvres.

Sans un mot,
Vers le crépuscule,
Le retour du beau meurtrier
En fuite vers son vrai royaume de glace vive,
Et les révérences sinistres de ses sujets vêtus de halos de lumière.

Heure ultime,
Vers le crépuscule,
Où le soleil en plein délire
Envahirit tout le ciel d’éruptions flamboyantes,
Un nuage de cendre couvririt les arbres, les champs, les bêtes et les hommes ;

Tellurique,
Vers le crépuscule,
Une secousse détruirit

Sur la terre,
Vers le crépuscule,

Toute vie.

Le feuilleton se conclut sur cet épilogue écrit à « l’ailleurs », un temps relativiste inventé par Gilles Esposito-Farèse dont la notoriété dans les milieux oulipiens se double d’une expertise reconnue en physique. Quelques explications sur ce recueil sont disponibles ici.

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