le départ d’un ami

colza
deux cent à l’heure
sens contraire à la marche
les parcelles dorées
que des bosquets enchâssent d’émeraude
s’effacent à reculons
aussi mes souvenirs reculent
les jours joyeux et les jours tristes
ton visage ne se dissout pas
qu’irradiait la passion
l’amitié de tes yeux me baigne
et je revois
tandis que la plaine précieuse
dérive sans à coups dans le crépuscule
je revois tous ces paysages
que nous surplombions ensemble
torrents bruyères en majesté pins tordus
assis pour souffler un peu sur un bloc de rocher
les courses étaient longues
nous prenions le temps de partager
le soir vient
vint la distance
comme elles m’ont manqué tes paroles confiantes
et moi t’ai-je manqué ?
quand ton pas chancelait
quand la lumière te fuyait
au rythme des caténaires la vie fuse et ne s’imprime pas
c’est la nuit comme elle est tombée tôt
c’est la nuit
sens contraire à la marche
deux cent à l’heure
ton visage
la chaleur

 

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