alphaberrations

Ton seul abri

Sable noir! Tu
Bornas…Utile!
Bise roulant.
Ô star nubile
Nia troubles
Sortie? Bal nu?
Sut air noble
À lutin, sobre
Si bru a le ton,
Le son abruti :
Bel a tournis.

Poème écrit par Françoise Guichard ainsi que l’«exégèse» suivante:

Ton seul abri, l’amour

C’était un paradis avec du sable noir.
Dont on ne voyait ni le début ni la fin
Un vent froid y soufflait lorsque tombait le soir
Ô, Beauté sortie de son doux âge enfantin.

Elle disait ne pas voir la flamme aux yeux des hommes
Quand elle allait danser presque nue dans la nuit.
Elle fut seule à voir la belle âme du gnome
Qui gagna son amour en brisant son ennui.

Elle chante pour lui, sa femme désormais
Lui qui l’idôlatre, ne la quitte jamais
Tout tourne comme quand l’air est rare au sommet.

Clore sa nuit

« C’est où l’Iran ? »
Lou, se cirant
cil, se tourna :
« Où, n’est clair;
Oncle, iras-tu ?
— Un sort à ciel:
Car tu n’es loi. »
Lou, craintes:
« Croit à lunes ! »
Laïc, torse nu:
« L’arc tue soin,
Soin tue l’arc. »

Tu ornas lied

Roide sultan,
Un rat solide.
Rodes la nuit!
Diras un tolé.

Il sut aronde,
Rond il se tua.
Sur délation,
Liste au nord.

Odin tu rales
Or tu dines là,
Adores un lit.

Poème écrit par Françoise Guichard ainsi que l’«exégèse» suivante:

La chanson de l’échanson

Un sultan qui était franchement insultant,
-Vrai avare il était et aussi peu  bavard-
Opuscule serrant, errait au crépuscule ,
Le bazard dénonçait choisissant au hasard.

L’oiseau il connaissait, à la queue en biseau.
Sans savoir-vivre aucun un jour qu’il était ivre
Ce Tomaso vendit ces Dieux pour des pesos :
Pour survivre il donna la liste des saints livres.

Odin, tu vengeras ces Dieux. Ce vieux gredin
De boudin ripailla au palais d’almandin
Sur un gradin couché, pieds dans le lavandin.

Routes : final.

Futile sonar
Au son filtré
Entoura fils.
Trains : foule
Suant or filé,
(Filon saturé
Fourni à l’est),
Flot! Un sire a
Eu front sali.
Fait nul…Oser
Sauter filon.

Poème écrit par Françoise Guichard ainsi que l’«exégèse» suivante:

Exils, la fin du voyage.

Repérés, les pleurs de nos petits bébés
Traversant les murs de carton et de paille
Et des hommes encerclent nos fils courbés.
Nous repartons bercés par le bruit des rails,
Ayant tout laissé, juste une aumône en main.
Combien de fois passerons-nous vos frontières?
Repoussés là-bas et toujours en chemin.
Petite marée sans fin. Qui dit (sévère!)
« Le problème gitan », a peu de mémoire…
À la une, aucun titre? on aimerait croire
Que sans fin on ne répète pas l’histoire.

Ur, l’agnostie.

Logis nature :
Nuits…l’orage.
Nageur sot, il
Ignore salut.
Ortie, glas nu.
Gisant roulé
Aligne trous.
Tu ignoras le
Signal troué.
Goître nu, las,
Suant gloire
Agenor sut-il?
Ô rage…nu, il s’
Isola, urgent.

Poème écrit par Françoise Guichard ainsi que l’«exégèse» suivante:

À l’abri des tempêtes

C’était tempête en mer, la nuit d’entre les nuits
Il nageait pour gagner la côte phénicienne
Fils de Poséidon, jamais danger ne fuit
Ni glas qui sonne au loin, ni orties sur la plaine.

Là, tu te couches nu bercé par le ressac
Sur cet ocarina ta main reste aérienne.
Tu ne sauras jamais car l’histoire est opaque
Pourquoi ce trou dans l’oeil de la nécromancienne.

Tu dois encore pourtant être acclamé debout.
Fils de Poséidon, Agénor l’irritable,
Ta blème nudité pour les Dieux est tabou
Et tu finiras seul, oublié sur le sable.

L’injure ôtas

Un astre joli.
Il sort jaune
le jour saint.
Art ? Joies ?  – nul
sujet ! or il n’a
jeu. Salon rit,
jaseur. On lit
leur ton jais.
Joule transi.
Là, j’orne si tu
jouis en l’art.

OK tu n’es l’air

Skieur n’a lot.
Skateur loin
osa un trek. Il
n’a soûl : kiter !
Kiné, tu as l’or…
Or un skat lie:
kola et s’unir,
tel raki. Nous
tuons le kir à
kils, O Nature.

Insu, amer lot

Morne, suit la
mer, saut loin.
Un sot mire là
sa mort en lui.
Un môle : As rit.
Rame-t-il ? Nous
aimons le rut
liant remous.
Ma lune rosit
son ultime Ra

p

Tu plais en or!
Lisa, trop nue,
Pria en lotus.
La punie sort,
Sur la pointe.
Porte à l’insu
Souper liant.
Sut-on pareil
Sot? N’a pu lire
La prose! Nuit…
On s’alite : pur
Lien par tous
Prisé. L’on tua
Pour le satin.
Or sein t’a plu,
Tour spinale…

Poème écrit par Françoise Guichard ainsi que l’«exégèse» suivante:

Belle Lisa n’avait que ses bijoux en or.
Et elle en est plus nue que portant une robe
Elle médite ainsi, se tournant vers le nord
Sur ses erreurs passées et marrie, se dérobe
Sur la pointe des pieds pour ne faire aucun bruit.
En se cachant de tous, la voilà qui t’apporte
Vivre et conversation dans ton petit réduit
Te parlant d’un livre. C’est pour toi lettre morte,
Idiot qui ne lit pas ses romans en cadeau!
Lorsque vient la nuit, d’autres jeux elle prépare
Vous vous couchez, amants : le lit comme un radeau.
Ah! Ce naufrage heureux quand vous larguez l’amarre!
« Ta peau chère Lisa, du satin! Quel délit
J’eus commis pour elle sans que nul ne me blâme
Car tout de toi me plait et tant que j’en pâlis,
De ton dos comme un i jusqu’à tes seins, Madame!. »

Art, quel soin ?

On lie quarts
à l’or que tins.
Or, quel saint
n’a troqué sil
à lis tronqué ?
L’or esquinta
quinte, alors
qu’en l’air sot
narquois, tel
star que loin
sert aquilon,
trinque à sol.
Tsar, lion que
l’on saque, rit
qu’on tire l’as.

Sa vertu loin

Livres au ton
si vert on a lu
(verso) à lutin
vil: ne s’outra,
ravi, net soûl.
Nous, rêva-t-il,
on lit « saveur »,
liront « suave » !
Latin, ouvres-
tu l’aversion ?
Vit-on la ruse
sauver l’oint ?
Vain élu sort,
va torse nu. Il
sourit, vénal,
viole un tsar,
et lors, au vin,
son rival tue.

lion was true

wali torse nu
tire snow alu
west : lui n’a or
low tunes, ira ?
lui orna stew
twin rusé , ola
air slow en ut
ô lui new star

Exaltions Ur

O luxe transi,
O l’axe intrus,
O rixe. L’usant
exil. Sator nu.
Le satin roux
suera l’intox.
Nixe tua lors :
eux sont l’air
sur la toxine.
Rales ni  toux,
ruons à l’exit.

Eux, rats,…loin

L’ex-roi suant
A un sort : exil!
Ô Rex tu nias l’
Extra. Lui, son
Luxe? Ton sari!
L’axe noir sut
Strix l’a noué
Sur la toxine.
Exit. L’on rusa

(Sioux râlent).
Roulis texan

Poème écrit par Françoise Guichard ainsi que l’«exégèse» suivante:

Les rats quittant le navire

Nous chasserons les rois au front moite de peur
Ah! Qu’ils partent au loin,c’est le sort qu’on arrête
Roi aussi, tu prétends que tu vis sans faveur.
Ton seul luxe serait cette soierie coquette?
La sombre phalange fait flèche de tout bois
Hiboux porte-malheur ou un lien maléfique,
Lent poison vénéneux qui tue si on le boit.
C’en est assez vraiment des complots de la clique!

Plus retors que l’ Indien qui déterre la hache,
Allez donc danser au milieu des Apaches!

Saule : on y rit

Noyer luit, sa
lune rit. Soya
a tué lys noir.
Noyau sert-il
au rye ? Ils ont
layé nuits. Or
lune y a sorti
rayons. Eût-il
oyat, user lin.
L’or saute yin.

Zen il tua ors

Azur est loin:
un alizé tors
rusa-t-il ? Onze
luzins otera,
zou ! L’air sent,
ru salit zone.
Azote sur Nil
suit l’an zéro.
L’or a nui, zest !
O niez l’art su,
Zoïles ruant !

 

Ces poèmes suivent la contrainte de l’ulcération: ce sont des anagrammes de la suite de lettres « ulerations » à laquelle on ajoute pour chaque poème la lettre figurant en rouge dans le titre. Je reproduits le commentaire de Gilles Esposito-Farèse:
« Il est intéressant de souligner les différences avec les
onzains hétérogrammatiques de Perec.
Bernard Magné avait montré que GP ne conserve presque
jamais une anagramme complète de la série, c.-à-d.
qu’il joue en permanence avec les enjambements.[…] Curieusement,
les « ul*érations » ici postées sont au contraire des
poèmes anagrammatiques sans enjambements. »

Ci-dessous un remix isocèle réalisé à partir des poèmes de cette page par Strofka, que nous remercions de ce cadeau :

remix-alphaberrations_strofka

 

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