Dévêtissement

Dévêtissement

Lui déclame : «Au Vé, rite est contraire : à plomber !»
Elle crut sombre et fol abbé lançant son prêche.
«Ombre crue tombe, et mols des os lancent voix fraîche.
Sûr, leur flamenco gris m’a sans biais rendu bai.

Oh qu’un blâme à grands cris me peuple air tel djembé.
Quant à cruelle Ide, au lent khôl blanc, franchit brêche,
Parle et, crue, caracole, égalant ma voix rêche.»
Montrant, la mande et prie, mêle une herbe au sorbet.

«La nuit, vin fort sans lard m’en veut : lourde paupière.»
Et le vain, de fait dar, maux nie. «L’ours sur sa pierre,
Dans ses vairs, sent l’excellente ivraie si goûteuse

Et sait qu’hors champs dent l’on branle, mourant la dalle.
Se trouver repoussé : choix pauvre et soif menteuse.
As l’accord, Ide !» Ah, sombre heure, mourant scandale.

Déflagration

Lui déclame «Ô vérité contraire !»
Elle crut son bref holà bêlant,
Ombreux, cru : ton bémol désolant
Sur l’heur, flamenco grimaçant, bière

Oh qu’humble âme à grand crime peut plaire
Quand à cru élit dolent col blanc
Parle, écrue qu’a racolé galant,
Montrant l’âme en déprime et lunaire

La nuit vainc force en larmant velours
Et le vin de fée d’harmonie lourd
Dense et vert sent l’excellente ivresse

Et sec hors champ dans long branle mou
Ce trouvère pousse et choit pauvresse
A lac : ô ride à sombre remous

Désamour

Luit d’éclats mauvais rit
Elle crut sombrer folle
Ombre crue tombait molle
Sur leur flamenco gris

Oh qu’un blâme à grands cris
Quand ta cruelle idole
Par lai cru caracole
Montrant l’amant dépris

La nuit vint forçant larmes
Et levain de faits d’armes
Dansait versant l’excès

Et s’écorchant dans l’ombre
Se trouvèrent poussés
A la corrida sombre

Désir

Lui déclame
Elle crut
Ombre crut
Sur leur flamme

Aucun blâme
Quand accrut
Parler cru
Montrant l’âme

La nuit vint
Et le vin
Dans ces verres

Et ces corps
Se trouvèrent
A l’accord


Le premier de ces quatre poèmes contient en lui les trois autres, formés respectivement des 9 puis 6 et 3 premières syllabes de chaque vers. Ceci répond à l’idée des «troncations» proposée sur la liste Oulipo par Gilles Esposito-Farèse avec son sonnet «Debout rimez».
Ainsi sont réunis en un seul poème quatre sonnets qui dans mon esprit analysent la complexité de l’homme: chaque poème, comparé à son prédécesseur, représenterait, au dessous d’une histoire, une autre histoire possible n’ayant pas eu lieu.
Posté sur la liste Oulipo le 19 septembre 2013.

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