La ronde : septembre 2018

La ronde est un échange périodique bimestriel de blog à blog sous forme de boucle. Le premier écrit chez le deuxième, qui écrit chez le troisième, et ainsi de suite. Pour chaque échange, un thème, un simple mot : aujourd’hui « arbre(s) ».

Je suis très heureux d’accueillir le texte plein de sourire de Jean-Pierre Boureux. Pour ma part j’ai la chance d’être accueilli chez Hélène Verdier qui publie « l’enracinement ».

Une espèce d’arbre fort bien introduite puis acclimatée.

Celui qui cache la forêt ne m’intéresse en rien puisqu’il masque une sylve apprivoisée et toujours exotique à mes yeux. Non plus celui des cames dont j’oublie l’existence et qui m’effraie dans l’expression de sa rudesse technologique.

Alors lequel retenir avant tout essartage ? Et bien une fois de plus je vais m’en tenir à ce que je connais le mieux, une branche de la culture étiquetée histoire et l’un de ses rameaux greffés nommé histoire de l’art.

Traditionnellement représenté écrasé par le poids de la généalogie biblique, en position couchée il gît endormi ici et là, très souvent, entre le XIe et le début du XVIe siècle. Rien qu’en France la banque de données « Palissy » compte 216 figurations de cette espèce végétale particulière. Sous forme de charade il se présenterait ainsi : mon premier est une lettre tout comme mon second alors que mon tout exprime une tentative. Vous y êtes : Jessé.

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A Beauvais dans l’église Saint-Etienne, Enguerrand le Prince, maître-verrier de la cité, place à sa droite François Ier et à sa gauche Charles-Quint, rare et prestigieux accompagnement tandis qu’au sommet triomphe Marie, dans une verrière datée de 1520. Bien entendu une branche branche sur son fils David chanteur et enchanteur divin plus que guerrier épouvantable ; Orphée surpasse alors Goliath dans la correspondance iconographique. Souhaitez-vous voir des représentations contemporaines ? Le choix existe, je pense à l’instant à Braque pour Varengeville et à Chagall pour Reims mais cet arbre est encore une inspiration fréquemment plantée en divers lieux. Espèce relaxante elle s’intègre bien dans la quête très mode de bien-être par la dendrothérapie. La pratique sans danger va de plus rassurer votre descendance. Chute de l’histoire : il ne saurait y en avoir puisque vous savez d’avance à quelle branche vous raccrocher.

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Beauvais, église Saint-Etienne, verrière de l’Arbre de Jessé par Enguerrand Le Prince, 1520.

Voici comment, ce mois-ci, va la ronde :

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