Valise

Que renferme, au grenier, la valise en carton
Que la poussière et le silence ont recouverte ?
D’un voyage elle garde une étiquette verte.
Seul a vu son trésor, fureteur, le raton.

Peut-être est-il venu se faire un gueuleton
De chiffes, de papiers, dans la malle entrouverte
Et, dans le paradis de cette découverte,
Combla-t-il son penchant de voyageur glouton.

Rongeur globe-trotter, raconte à l’enfant sage
Les océans bravés, les torrides rivages,
L’accostage aux pontons envahis de senteurs.

Qu’imprégné du remugle exhalé de la malle,
Il s’invente un pays qui le laisse songeur,
Longtemps, au noir grenier de son âme brumale.


Ce poème peut se décrire comme un sonnet écrit à deux mains. Il a pris naissance lorsque j’ai, selon mon habitude, accueilli par un quatrain  Olivier Goldsmith qui m’avait suivi sur Twitter. Dans ces quatrains un mot obligé m’est dicté comme me paraissant représentatif de la personne accueillie. Ici le mot était « valise » : le lecteur comprendra facilement pourquoi  s’il consulte le beau site de l’intéressé. Il m’a répondu par le second quatrain, et nous avons poursuivi l’échange jusqu’au sonnet complet, dont Olivier Goldsmith est donc l’auteur des deuxième et quatrième strophes, et moi des première et troisième.

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