l’étang dort
ma complice lune
mire là tordu son signal
dessus son gris canot glisse du fond du torrent
l’horrible luron du monde disparu dont le dur tocsin bat d’un son humide
d’un arc d’or
ma complice lune
dans le lac mort flux oscillant
de brûlots filants embrase sud nord sucs corps vents
sans un cri
ma complice lune
déjà tombe sur l’ord brisant
sur son erre
ma complice lune
fond nivale
Ce poème est un bigollo : en régime de croisière, chaque ligne a pour longueur la somme des longueurs des deux lignes précédentes, selon le principe des suites de Fibonacci. On applique donc le mécanisme du jeu de la vie sur les voyelles de deux lignes consécutives pour obtenir les voyelles de la ligne suivante, ce qui contraint aussi à placer une voyelle par syllabe, non compté les e des terminaisons féminines.
Il y a deux exceptions:
– le couplet (vers de longueur 5) étant imposé, les voyelles obtenues à sa première apparition sont recopiées aux trois autres couplets.
– quand on attaque aux vers de 3, on se sert des dernières voyelles du vers précédent.
Ainsi l’ensemble des voyelles du poème est totalement déterminé par les voyelles a,u,i figurant dans « la nuit » en fin de titre.
Posté sur la liste Oulipo le 25 janvier 2014.
Cher Noël
J’aime bien ce bigollo qui alterne le jeu de la vie avec le jeu de la nuit
amitiés
Philippe