Le détonnant

Tout damné : l’onde atone, la nue étendue, l’îlette au doux nom.
Attendant là, non dételé, nu. N’entend l’ode à l’automne indien.
Etonné du lied inutile, n’ouït du talent le don ténu.
Honteux, nul, hideux, d’un huileux ton, néon dolent teint l’éden athée.
Telle des nuées de loups, tonne nuit lente de l’ennui tiède.
Etiolé, noyé d’idéal anéanti, noue le doute aux lianes du temps.


Ce poème vient à la suite de mes travaux de ce printemps sur les suites vocaliques exhaustives. Une remarque de Rémi Schulz sur ce que donnerait le même travail sur les consonnes m’a fait cogiter longtemps, voici le résultat. Comme dit Rémi, pas question de faire ça sur l’ensemble des consonnes ! Ici, la séquence exhaustive porte sur les consonnes alvéolaires non fricatives : t, d, n, l. Ainsi figurent dans ce texte, une fois chacune, toutes les séquences formées avec ces quatre lettres.  Nous parlerons en raccourci de « séquence alvéolaire exhaustive ».
Il m’est apparu que pour être vraiment significative la contrainte devait s’appliquer non aux consonnes littérales mais aux consonnes phonétiques. Pour aider la vérification, je donne ci-dessous liste des quadruplets, groupée par vers du poème.
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Posté sur la liste Oulipo le 12 octobre 2017.

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