quatre rangs
où gercent figés
les arbres au calme parfum
quatre traces depuis une arcade que martèlent
quatre chevaux au regard de métal que mène impassible l’ange du malheur
quatre files
de pénitents nus
entre les murs immaculés
où ne se lit au fronton que l’impérieuse absence
quatre larmes
ont roulé tout droit
traînant un sillon de poussière
quatre lignes
la partition vierge
du silence
Les six poèmes composant cette suite ont leur origine dans quelques impressions ressenties lors de mon court séjour à Berlin pour participer à la création de l’oratorio « Mémorial » de Thierry Machuel, œuvre d’espoir pour la commémoration de la guerre de 14-18. Leur forme est le bigollo, que j’affectionne. Le contenu ne vise pas à l’exactitude, mais voudrait exprimer des sensations ressenties en parcourant quelques lieux de cette ville.