L’e

Le cercle déferlé de cette lettre belle
Semé, perle de sel, en mes lemmes légers,
Etend l’extrême mètre en mes versets femelles,
En desserre le temps, tel le vent des vergers.

En cette frette, emblème en grecque répété,
J’entends le bercement des gréements, des échelles,
L’enflement des vents d’est, des sternes les crécelles
Et, de jetées en nefs, les fêtes de l’été.

Mes lèvres, tel l’évent de ce cerne éthéré,
Versent l’èbe dément des sentences rebelles.
D’encre, célère penne, en ce scel excentré,
Mets en germe le rêve et les mers éternelles.

1024px-Great_Wave_off_Kanagawa2

La ronde est un échange périodique bimestriel de blog à blog sous forme de boucle. Le premier écrit chez le deuxième, qui écrit chez le troisième, et ainsi de suite. Pour chaque échange, un thème, un simple mot : aujourd’hui « lettre(s) ». Le présent monovocalisme a été accueilli dans ce cadre par Jean-Pierre Boureux pour ma plus grande joie, tandis que j’accueillais avec bonheur Giovanni Merloni pour « La lettre qui va tout compromettre ».
Illustration : « La grande vague de Kanagawa », par Hokusai. Source : Wikimedia

Oripeaux : Précédent Suivant