A Chokri Belaïd et à la Tunisie en deuil

Le 6 février 2013, Chokri Belaïd, défenseur des droits de l’homme et l’un des dirigeants des mouvements progressistes en Tunisie, a été victime d’un attentat politique qui a soulevé l’indignation dans son pays et dans le monde. Ceci a motivé des textes émouvants sur la liste Oulipo. Ils sont réunis dans cette page.

Tunisie

T erre aimée et voisine ! Que l’
U nité des démocrates,
N erf des révolutions populaires,
I nsuffle le
S ouffle et la force de lutter contre l’
I gnoble aveuglement – Ô, Larmes –
E t la haine qui a tué ce matin.

(acrostiche de Nic Sirkis)

Terre aimée et voisine,
Une nouvelle fois
Nous devons déplorer,
Ignoble aveuglement,
Ses noirs événements.
Infinie tristesse
Espoir toujours vivant.

(acrostiche de Michel Billard Sirakawa)

Qui perd gagne

L’amour à la haine un matin
dit jouons donc à qui perd gagne
tu prends la mer moi la montagne
tu prends la sauge et moi le thym

La haine en puissants uppercuts
changea l’amour en serpillère
l’embrasa dardant sa torchère
lui inocula le scorbut

La nuit tomba sur les déserts
le froid figea ses stalactites
de la mort se dansa le rite
burle cingla champs et couverts

Démantelé foutu saigné
souriant comme un blé qui graine
comme au loin naufrageait la haine
l’amour chuchota j’ai gagné

(de Noël Bernard)

Sur l’assassinat de Chokri Belaïd

Par les traverses courbatu
sur des chemins pas aplanis
tu traquais l’injustice haïe.

Le sentier raboteux, pentu
qui brise spoliés et honnis
pour toi s’achève, voix finie.

A chacun inquiet, ému, tu
manques, pourtant tous réunis
clament la parole enfouie.

(ouliporime d’Annie Hupé)

Sur l’assassinat de Chokri Belaïd (autre version)

Par les traverses courbatu
sur des chemins pas aplanis
tu traquais l’injustice haïe.

Le sentier raboteux, pentu
qui brise spoliés et honnis
pour toi s’achève, voix finie.

Jour après jour, on s’accoutume
à voir tourner le mécanisme
un mort ? Il n’est que le xième!

(ouliporime d’Annie Hupé)

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