La ronde : avril 2016

La ronde est un échange périodique bimestriel de blog à blog sous forme de boucle. Le premier écrit chez le deuxième, qui écrit chez le troisième, et ainsi de suite. Pour chaque échange, un thème, un simple mot : aujourd’hui « Fenêtre(s) ».

Je suis heureux d’accueillir Jean-Pierre Boureux

 

Fenêtres

Pas de cadre, pas de fenêtre, l’autour crée le dedans, avant que cet intérieur attire et concentre tout ce qui ne s’échappe pas du cadre. C’est un peu le tableau dans le tableau, pensons au miroir des intérieurs flamands qui focalise un hors cadre dans la fenêtre de vue. Coup d’œil également du photographe qui, par habitude,  compose et structure visuellement sa scène, comme si une bordure virtuelle en délimitait l’extérieur.

Tout cela vient assez vite à la surface de nos pensées formatées par l’accoutumance. Quelques peintres toutefois sont sortis du cadre, ont enlevé la bordure de la scène, le cadre de la toile, pour tenter de prolonger le sujet au-delà du coup d’œil habituel. Pensons tout spécialement à Pierre Bonnard  qui souvent dans ses compositions extériorise l’intérieur et attire d’autant le regard du visiteur ainsi contraint de sortir du cadre alors que dans le même temps le paysage y entre.  Une même approche de renvoi au dehors avait été tentée à la Renaissance par la belle échappée perspective qui créa une rupture avec l’empilement hiérarchique des composantes précédentes, un monde nouveau pour un nouveau monde assurément.

Pierre Bonnard, La Fenêtre ouverte, huile sur toile, 1921, The Phillips Collection, Washington. Dans 'Bonnard' catalogue de l'exposition du Centre Georges Pompidou, Paris, 1984, p. 83.

Pierre Bonnard, La Fenêtre ouverte, huile sur toile, 1921, The Phillips Collection, Washington. Dans ‘Bonnard’ catalogue de l’exposition du Centre Georges Pompidou, Paris, 1984, p. 83.

Assez gambergé, je ferme  également les volets qui masquent mes fenêtres. Mais pourquoi me mets-je soudain à siffloter la chanson « les Fenêtres » de Brel, dont les paroles viennent de recouvrir celles antérieures dans le temps mais proches de sens, de Jean Lumière  : « derrière les volets » ? Mystère d’une fenêtre tout à coup ouverte puis refermée dans ma mémoire.

 

 

Pour ma part je suis très honoré d’être accueilli chez Hélène Verdier qui publie « Trouble désintégratif ». Voici comment, ce mois-ci, va la ronde :

Hélène Verdier

chez Guy Deflaux
chez Noël Talipo