Oh toi
oh la mer
ma loi
ma foi
et ma vie
Tu vas
et je mue
au sel
je me fie
je lis
ce don
et je ris
******
Au pas
de ce jeu
si pur
si fol
tu es cri
La fin
je ne dis
un mat
ou un nul
ni roi
ni fou
je ne fus
*****
Du cap
où je gis
le sol
en feu
je ne mis
Je bée
et je rue
le raz
au roc
ne se lie
Où est
le lé sec
le bar
où je bus
et mol
nu vil
je me tue
Le haïku oulipien généralisé (HOG) défini par Jacques Roubaud, est un poème comportant un nombre premier de vers, de syllabes par vers et de syllabes dans le poème ( en particulier le haïku et le tanka vérifient ces conditions). Gilles Esposito-Farèse a poursuivi cette généralisation avec la notion de renga oulipien généralisé (ROG), puis avec la notion de fractog, une construction fractale obtenue par itérations successives à partir de deux exemplaires minimaux de HOG et où le décompte d’un très grand nombre de sous-structures (vers, strophes, etc.) est premier. Un exemple d’une telle structure est le suivant :
2+3 + 2+2+3
2+3 + 2+3 + 2+2+3
—
2+3 + 2+2+3
2+3 + 2+2+3
2+3 + 2+3 + 2+2+3
—
—
2+3 + 2+2+3
2+3 + 2+3 + 2+2+3
—
2+3 + 2+2+3
2+3 + 2+2+3
2+3 + 2+3 + 2+2+3
—
—
2+3 + 2+2+3
2+3 + 2+3 + 2+2+3
—
2+3 + 2+2+3
2+3 + 2+3 + 2+2+3
—
2+3 + 2+2+3
2+3 + 2+2+3
2+3 + 2+3 + 2+2+3
Dans cette structure, GEF note par des nombres les longueurs en syllabes de chaque vers et les subdivisions successives (strophes, parties, sections, chapitres, …) sont dénotées par des symboles tels que « + » (sans ou avec espace), retour à la ligne, saut de ligne simple ou multiple. Dans le présent poème j’ai exploré ce que donnait cette même structure en appliquant les nombres aux longueurs des mots et abaissant d’un cran les dénotations des subdivisions (vers, strophes, etc.)
Posté sur la liste Oulipo le 27 février 2020.