La rivière

au mur ma romance morne
ai mise en vers avec ma craie acérée
morose avenir où oser vivre se verra nommer crime
en mon sexe incarcérée ô recouvrer un nom un rêve un souvenir où ma racine sucera une sève nourricière

mon errance en mer mauvaise
ai mise en vers avec ma craie acérée
mais nous renverserons ce mur mais nous ouvrirons ce carcan

une rivière insoumise
ai mise en vers avec ma craie acérée

son eau creuse un cours nouveau


Le 7-11 à 16h34 les femmes sont appelées par le collectif  « Les Glorieuses » à arrêter leur travail, car c’est l’instant de l’année à partir duquel à salaire égal avec les hommes les femmes travailleraient gratuitement. A cette occasion, les longueurs de vers habituelles du bigollo 3-5-8-13… sont remplacées par des longueurs dictées par les chiffres ci-dessus : 7-11-16-34. De plus la contrainte qui m’a paru résonner avec la situation est la contrainte du prisonnier.
Posté sur la liste Oulipo le 5 novembre 2016.

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