l’oiseau

il était cinq heures du soir
dans la cour danse la fillette
sur son aile brodée en noir
au ciel vire l’étrange mouette

dans la rue danse la fillette
à cloche pied dans le soleil
au ciel vire l’étrange mouette
et passe un nuage vermeil

à cloche pied dans le soleil
elle aime les regards tranquilles
et passe un nuage vermeil
nimbé de rayons immobiles

elle aime les regards tranquilles
des hommes qui vont affairés
nimbé de rayons immobiles
l’oiseau tourne en cercles serrés

des hommes qui vont affairés
la fillette heureuse qui chante
l’oiseau tourne en cercles serrés
il siffle d’une voix méchante

la fillette heureuse qui chante
respirant les parfums d’été
il siffle d’une voix méchante
laissant le ciel épouvanté

respirant les parfums d’été
tout à coup s’interrompt son rêve
laissant le ciel épouvanté
l’oiseau jette une trille brève

tout à coup s’interrompt son rêve
l’enfant lève un œil interdit
l’oiseau jette une trille brève
quelque chose tombe et grandit

l’enfant lève un œil interdit
sa lèvre a cessé sa comptine
quelque chose tombe et grandit
tout d’un blanc cinglant s’illumine

sa lèvre a cessé sa comptine
la feuille tourne et vole au vent
tout d’un blanc cinglant s’illumine
fulgurance d’un feu mouvant

la feuille tourne et vole au vent
dans la cour où tout est silence
fulgurance d’un feu mouvant
l’oiseau vers l’horizon s’élance

dans la cour où tout est silence
un petit tas de charbon noir
l’oiseau vers l’horizon s’élance
il était cinq heures du soir


Ce poème a été accueilli par Elise Lamiscarre sur son beau site Même si, dans le cadre de La ronde, un échange périodique de blog à blog sous forme de boucle. Le premier écrit chez le deuxième, qui écrit chez le troisième et ainsi de suite. Pour l’édition du 20 novembre 2016, chaque texte commence par « Il était cinq heures du soir. »
Ce texte est un « pantoum  » forme empruntée à la culture malaise et fortement modifiée en France depuis Victor Hugo : les règles fixées par Théodore de Banville sont respectées dans ce texte.

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