L’attente

Sur un lit
De glaise et de cendre
Au fin fond du couloir perdu,
Après détours, errance et rencontres ténébreuses,
Le spectacle d’une princesse aux cheveux gris figée en une attente sans fin
Dans la pénombre d’une cavité de dimensions incertaines avec pour seule présence la course nerveuse des rats.

Un grand cercle
De glaise et de cendre :
O l’étonnant trône visqueux
Pour la femme aux mains glaciales, recroquevillée,
Ni vieille ni jeune, sans ardeur ni beauté, la femme aux grands yeux inconsolables.

O la vie
De glaise et de cendre
Sous la résonance des voûtes,
Ecrin somnolent de cette existence immobile.

Pauvre corps
De glaise et de cendre
Sans chair et sans respiration.

Mais aux lèvres
De glaise et de cendre

Un murmure…

 

Cette page est écrite sans verbe : cette contrainte est appelée lipoverbe. Quelques explications sur ce recueil sont disponibles ici.

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