princesse offerte au dieu marin

tout était prêt
on avait bu ensemble le vin frais
auprès des bagages alignés
et maintenant
c’est l’heure

tous ceux qu’elle aimait se tenaient sur la grève
ils l’étreignirent tour à tour
très longtemps
les joues qui se rencontrent confondent leurs larmes
le soleil déjà de sa lumière dure
embrase l’horizon

elle avança
le pied léché de vagues caressantes
la barque s’inclinait doucement au ressac
elle s’assit tournée vers le vent

le labrador qu’elle aimait tant
dont sa main songeuse parcourait hier encor
la robe de sable doré
couvre d’un hurlement sépulcral
le hideux piaulement des albatros

déjà     la     silhouette      qui     dérive
se fond      dans le miroir aveuglant
et le groupe     reste     immobile
les yeux fixant pour toujours
l’image    incandescente
d’un long crépuscule
où ce qu’on aime
sans   retour
glisse au
large

 

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