Mes livres inécrits, est-ce vide ? Nenni.

Mes livres inécrits, est-ce vide ? Nenni.
Ils lévitent celés en nefs pleines de bibles :
Simple signe, sentence, ensemble indéfini.

Ils gisent encerclés de bêtises pénibles,
De débits excessifs de penser imprimé,
Et rien ne me permet de les en exprimer.

L’espèce scribe excelle en ficelles de singes,
Et m’échiner m’excède, éreinte mes méninges.

Je recherche, entêté, ces mille petits brins,
Germes de mes écrits d’inexistence empreints.


Contribution à l’Oulipien de l’année, rubrique du site Zazie mode d’emploi, dédiée pour 2015 à Marcel Bénabou dont le texte « livres futurs » est soumis à tous les exercices oulipiens.
Robert Rapilly a défini cette forme comme « sonnet portatif »; elle apparaissait déjà (avec une structure des rimes différentes) chez Gilles Esposito-Farèse (« nano-sonnet ») et antérieurement chez Emmanuel Souinet (« sonnetin ») ? Dans la classification de Robert, c’est un s’port+, car il comporte une contrainte supplémentaire sur les voyelles utilisées.
Posté sur la liste Oulipo le 10 novembre 2014.

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