La valise ou la vie

Il se penche : il voudrait attraper sa valise,
Trop pleine pour passer à la Panam sans cash boni.
Surprise ! Sinuant, des rapaces le prennent au mot.
Alors, Signor, ça ne va pas ? Lâchez ci billets, métaux.

C’est un coup de barbares avilis d’idées réacs.
Il faudrait davantage d’ironie fière,
Donner dans de bâtardes trahisons, mi-mort, mi-démence,
Qui me baladant par le groin s’offriront mes fripes.

Las, noirâtre et massif, un poivrot suri de vin.
Peu d’hommes se pencheront là, sur son puant vomito,
Gisant sur le lisier qu’épand un affreux trou.

On était invincible, niché dans le riant ubac,
Du ciel ni profond ni triste diverti, sort étale.
La toison d’or moisit vite, sitôt fui l’esprit.


Comme chaque année le site Zazie mode d’emploi consacre une page à un membre de l’Oulipo, déclaré « Oulipien de l’année » dont un texte est soumis à la créativité de tous ceux qui veulent en donner une version en appliquant les règles de son choix. Cette année, l’Oulipien de l’année est Raymond Queneau, dont un des Cent mille milliards de poèmes est ainsi proposé.
Cette contribution met en œuvre la contrainte du « jeu de la vie » dans laquelle, partant d’une liste de voyelles donnée, on obtient des listes successives de voyelles par une évolution inspirée du jeu de la vie de Conway.
J’ai utilisé comme source les voyelles du premier vers du sonnet de Raymond Queneau, et engendré 14 listes successives donnant les différents vers de ce pseudo-sonnet dans lequel ni le mètre ni les rimes ne sont présents :
ieeeiouaiaaeaaie
oeieouaeaaaaaaoi
uieiuaeaaeeeeauo
aoioaeaaaeiieeau
euoueaaeaiiieeea
iauaiaaaeioieiee
oeaeaaeaioioieee
uieaaaaeoioioeie
aoiaeeaiuoiouiei
euoeeeeoauouaoio
iaueiieueauaeuou
oeaiiiieieaeiaua
uieiooiieieioeae
aoioooiiieiouiei
Posté sur la liste Oulipo le 28 octobre 2019.

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