je sais une île aux eaux lointaines
où ne suis plus retourné
j’y sais une maison heureuse
y rit le parfum des fleurs
qu’au soir le vent caresse
une lampe y est allumée
comme j’aimai voir sa flamme
de toutes les couleurs
danser dans la nuit
petite veilleuse nocturne
dans le silence du temps
tu disais doucement
à mon cœur glacé
des mots de vie
je regardais sans me lasser
le cierge au galbe élégant
la mobile dentelle
des gouttes de cire
et ta flammèche
sinuante
je sais une chaude lumière
qui sur le mur de chaux vive
dessinait vacillantes
des formes amies
en douce ronde
autour de
mon âme
petit fanal aux eaux lointaines
je sais que toujours tu luis
de ta chaleur en moi
le rayonnement
réveille encor
le brasier
de mon
cœur
La forme de ce poème est une boule de neige de boules de neige fondantes de syllabes : dans chaque strophe les longueurs des vers vont en décroissant régulièrement.
Posté sur la liste Oulipo le 17 septembre 2019.