Le naufrage de l’Homme

Si l’on te dit du bien de Monsieur Salvini,
Si de Monsieur Macron l’on vante l’habitus,
Si l’Europe prétend offrir le pain bénit,
Souviens-toi de l’Aquarius.

Si tu te vois montrer qu’urgence est, cette année,
Au godet en plastique, au bonus, au malus,
A prendre au retraité sa pension surannée,
Souviens-toi de l’Aquarius.

Si la Droite se dit chantre du genre humain,
Dénonçant l’avorteur qui tue en l’utérus,
Car toute vie a droit qu’on lui tienne la main,
Souviens-toi de l’Aquarius.

Si l’on dit  » L’Occident prône la religion
Dont le bel étendard est l’amour de Jésus,
Qui pardonne à qui fait acte de contrition  »
Souviens-toi de l’Aquarius.

Si l’on te dit  » La France est pays de héros !
Elle en tire sa gloire, à l’égal de Phébus,
Et rayonne au dessus des peuples immoraux  »
Souviens-toi de l’Aquarius.

Si l’Homme t’est décrit naturellement bon,
Défendant l’animal, le fou, l’homunculus,
Le crime étant le fait de quelques seuls gibbons,
Souviens-toi de l’Aquarius.

Si de la Femme enfin, dit-on, est reconnue
Une valeur égale aux porteurs de phallus,
Pense qu’en deuil, au loin, des mères pleurent, nues.
Souviens-toi de l’Aquarius.


On commémore ces jours-ci le premier anniversaire de l’odyssée de l’Aquarius, navire secourant les migrants en perdition sur la méditerranée, et qui a dû renoncer à poursuivre sa mission.

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