Furia créa duo

L’épicurien christ embelli, mol, béat, lit. Niquedouille ! Démon ! s’ébahit-il. Le répulsif et l’impie ici culminent vers le fond. Cueilli au vol fugitif, ce sinuant cupidon, zinzin télétoxique, vicie le divin. Quadrangulons ce djinn bruyant muté en quichua : sans surdo ni naï, quadrillera mariachis, cursif cabot. Météore pirate, truand fictif, il atrophie le nœud filial.

Furia créa duo

 » Oh fonçons !  » dit, décisif, le frangin. Dit impolies goujateries. Rit grivois vers un hircin flic.  » Pas reculotté, mal mûri, ce fol fiston, mol des bras, va fort  » s’y égosilleront les flics. Prudemment, blond s’interrompt, fléchit :  » D’ac, mec « . Zinzolin, il pinte, tétant un champ’ unitif.  » Du vin : buvons !  » Boit à frémir, vil quidam, d’Idiotie fils locomotif. Relax, riant, embobine nos flics : titubation d’épulon, chichis de chéri. Lèvent dix émissifs fusils de prisunic.  » Ris, putasse, sois gai ! Ho dis, chuchotais l’ut, tifosi ?  » L’intello, purulant, fini, pend silencieux. Crash expiatif.


Nouvelle contribution à l‘Oulipien de l’année, rubrique dans laquelle comme chaque année le site « Zazie mode d’emploi » rend hommage à des Oulipiens, en 2019 Eduardo Berti et Pablo Martín Sánchez : un texte qu’ils ont écrit en collaboration est soumis à toute transformation des lecteurs. Dans la présente version, ce texte a subi deux transformations successives :
– Tout d’abord, une contrainte v + 1 (le v étant en minuscule). La contrainte V + n chère aux Oulipiens (avec V majuscule) consiste à remplacer dans un texte chaque verbe par le 7e verbe apparaissant après lui dans un dictionnaire donné. Ici c’est chaque voyelle présente dans le texte qui est remplacée par la suivante, dans l’ordre a -> e -> i -> o -> u -> a… On obtient ainsi un texte de forte tonalité poétique, mais peu explicite:
L’enicduti ist beneli, ol feat li ricunneotri. Meos l’estaci di le recuntir e l’invirs, in cumminçent per le fon, cummi an folm prujiti « e ribuars », cuntridot citti beneloti. Illi le dimint, puarqauo pes, in nuas muntrent e cuntri-juar, d’an puont di vai nuaviea, qailqai chusi qao eveot pirda tuat iffit di sarprosi e nus yiax.
Funda ea nuor
Ol fonot di trevirsir le rai it rispori, sualegi. Sis dirnoirs pes unt iti lis plas enguossents. An mumint, e mo-chimon, ol e cra qa’ol n’y errovireot pes. It puartent ol s’iteot lenci d’an pes dicodi, in pinsent eax muts da puiti : « Un ni vuot boin qa’evic li cuiar, l’issintoil ist onvosobli eax yiax ». Meontinent ol si rijuaot d’evuor jiti se cenni event di trevirsir. Cummi çe, pirsunni ni puarre dori qai so lis vuotaris l’unt ivoti, c’iteot puar ni pes icresir an eviagli.
– La seconde transformation met en œuvre une contrainte floue que j’appelle dans mon jargon l' »idiot pur » en souvenir de ma première contribution aux Oulipiens de l’année du site Zazie mode d’emploi où je l’avais expérimentée en 2010 : Substitution à chaque mot ainsi obtenu d’un mot conservant les voyelles obtenues lors de la phase 1, d’à peu près égale longueur et de sonorité approchante. Cette seconde contrainte est appliquée de façon souple, mais le respect des voyelles modifiées est impératif.
Notes :
« quichua » Amérindien de l’Amérique du Sud, habitant des vallées andines
« surdo » instrument de percussion membranophone, qui est utilisé notamment dans la samba
« naï » flûte de pan diatonique en Roumanie
« mariachi » type de formation musicale originaire du Mexique
« épulon » dans la Rome antique, collège de prêtres qui présidait aux festins donnés en l’honneur des dieux
« expiatif » figure au Dictionnaire de mots nouveaux de Jean-Baptiste Richard de Radonvilliers – 1845
Posté sur la liste Oulipo le 2 juin 2019.

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