Cent mille millions de poèmes: numéro trois

Le vieux pêcheur breton de brun prit une prise
pour du gouffre du nez exciter le fin fonds
sur le très vieux buffet choisit une cerise
une permise et le seul jour de Dormition

Souvenez vous toujours de ces îles de Frise
où l’on vit ces milliers échoués de bleus thons
nous regrettions un peu ce flot de belles prises
lorsque nous percevions les feux en les buissons

On sèche le poisson turbot ou molve lotte
on fume le requin sur le sel on le frotte
lorsqu’on rejoint le port le vendeur est grognon


En réponse à un message de Françoise Guichard sur la liste Oulipo disant, le 14 janvier 2012 (perte du triple A par la France):
« Une lettre vient d’être supprimée. Je propose qu’on réfléchisse collectivement. En effet, les conséquences de l’évènement sont lourdes et de nombreuses répercussions sont dès ce jour prévisibles. Nous nous devons d’être prêts pour nous y confronter du mieux que nous pouvons. »
J’avais envoyé le texte ci-dessus introduit par:
« Pour préserver l’oeuvre d’un scripteur doublement délictueux en ses propres nom et prénom, je propose de corriger l’un de ses livres en « Cent mille millions de poèmes », ce qui, outre une légère réécriture, peut heureusement se compléter d’une simple suppression des tercets ultimes de tous les sonnets. Il est loin d’être sûr que les oulipiens puissent de même trouver des corrections qui disculpent tous les écrits qu’ils vénèrent. »

Oripeaux : Précédent Suivant