on a cru
que cent ans après
le onze novembre pourrait
devenir la célébration des peuples en paix
que le silence des feuilles d’automne effacerait à jamais le bruit des armes
que par les vallons baignés de soleil de la terre généreuse un sillon gras ferait jaillir non le fer mais la gerbe dorée
on pensait
que chaque pays
en ce jour où l’on se souvient
allumant un fanal dirait halte aux barbaries
tendant de capitale en capitale une guirlande aux couleurs de l’amitié
mais voilà
notre président
exalte les vaillant guerriers
ceux qui flanquèrent au boches une pile monstre
maréchaux
vainqueurs glorieux
qui versèrent un flot de sang
au pas marche
ce président bleu
horizon
Ce poème en bigollo est rédigé en réaction à l’annonce que ce 11 novembre, centième anniversaire de la paix de 1918, seront honorés les maréchaux de la guerre de 14-18, y compris Philippe Pétain.