l’homme étrange

j’ai vers l’homme étrange
tendu fort mes bras
des fleurs à sa frange
cordes au front ras
de sa jambe oblique
clocher je le vis
à travers fabrique
clocher et parvis

des lumières tristes
guirlandes mais sans sapins
de toutes parts rampent

fenêtre en silence
à chaque mur s’entrouvrant
fenêtre jalouse

des mains du métèque
chaînes sonnaillant
d’un fer blanc sans grecque
or du mécroyant
d’un coup son œil brille
étoile dansant
à son rire en trille
étoile de sang

et dans le soir d’encre
je chante et le vieil infirme
danse gauchement


Nouvel essai d’acrostiche de mots sur la célèbre phrase tirée des Illuminations d’Arthur Rimbaud  « J’ai tendu des cordes de clocher à clocher ; des guirlandes de fenêtre à fenêtre ; des chaînes d’or d’étoile à étoile, et je danse. » Les strophes longues adoptent la forme du sélénet, les strophes courtes sont en haïku.
Posté sur la liste Oulipo le 8 juin 2018.

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