Tarentelle

J’ai si peur.
Apprends-moi la danse.
Tout en mon corps devient cadence.
Le feu chante, m’enlacent flamme et vapeur.

Temps et contretemps, viens m’apprendre la danse.
C’est l’ailleurs :
Est-il juste flamme et vapeur,
Très fuyante transe ?

Simple vent d’ailleurs…
Les bras tendus je vole, chose en errance.
Lumières veut fuir, en leur transe,
Quelque pleur.

Chose, errance,
J’ai tellement peur.
Noir où se cache quelque pleur.
Tout mon corps se délite et devient cadence.


La n-ine consiste à opérer sur les rimes, strophe après stophe, une permutation circulaire, théorisée par Raymond Queneau. Une variante est d’appliquer cette pemutation non plus sur les rimes mais sur la longueur des vers. Récemment sur la liste Oulipo Robert Rapilly a proposé la pantrine : on y mélange cette contrainte avec la forme du pantoum, une modification due à Victor Hugo du pantun typique de la poésie malaise. Le présent texte ajoute à la pantrine ( où la permutation porte sur les longueurs 3,5,8,11 ) un acrostiche de mots, déjà expérimenté dans le poème récent Trois amis. Le texte placé en acrostiche est ici un haïku composé par Annie Hupé pour participer à l’hommage à Frédéric Forte dans l’Oulipien de l’année sur le site Zazie mode d’emploi.
Posté sur la liste Oulipo le 23 mai 2018.

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