Rencontre avec Loic Pontieux

Rencontrer Loic Pontieux, fait partie des rencontres que l’on oublie pas.
C’est pourquoi, je voudrais à mon tour vous laisser ces lignes, qui vous feront rencontrer ou mieux connaitre, celui qui est actuellement, et depuis fort longtemps le batteur Français le plus demandé par tous les artistes de notre pays.

Malgré un planning des plus chargé,il a accepté de m’offrir un peu de son
temps pour répondre à mes questions.

Loic a joué ou joue encore, entre autre pour :
Eddy Mitchell, Zazie, Michel Jonasz, Charles Aznavour, Julien Clerc,
Roger Hodgson (Supertramp), Claude Nougaro, Didier Lockwood,
Bernard Lavillier, Florent Pagny et Véronique Sanson dont il est le batteur
depuis plus de 20 ans, avec qui il est actuellement en tournée.
La liste d’artiste qu’il a accompagné est interminable tant il y en a, tous ne
pourraient être noté ici...........

Il a composé pour nous un album sorti cette année,  « Voyage d’une plume »

Une réussite des plus agréables, avec un style qui nous fait reconnaitre tout
son talent, à travers les 11 titres qu’il interprète, avec un groove et un feeling
qui lui appartient, un régal...... :-)

Loic, merci pour le temps que tu m’as permis de passer en ta compagnie pour l’interview, ce fût un moment fort agréable.
Surtout, ne change rien à ta façon d’aborder la musique et la batterie, c’est comme ça que nous t'apprécions.
Bonne lecture à toutes et à tous :-)

1) Quand as-tu commencé à jouer de la batterie, et comment est-ce arrivé ?

Je me souviens qu'étant tout petit, j'avais toujours une paire de baguette avec moi, c'est bien par là que tout a commencé pour moi.
La batterie a toujours était l'oxygène de mon existence, le poumon de ma vie, je suis né avec ça.

En réalité, je ne sais pas trop ce qui m'a donné envie.
Mon père était chanteur, mon grand père batteur, ça a peut-être contribué à un départ.
Pour la petite histoire, mon père me racontait que 4 jours après ma naissance, j'étais installé dans mon berceau, derrière la scène ou Eddy Mitchell se produisait, au Casino de Fécamp.

J'ai donc passé les premiers mois de ma vie dans les Casinos du Havre, pendant que mon père et mon grand-père y jouaient, et à l'âge d’1 an et demi, nous sommes arrivés à Nice.

J'ai donc été bercé par la musique des Casinos, plus celle que j’entendais à la maison.
Et puis, la batterie, ça a vraiment été l'instrument qui m’a touché en premier.

2) Actuellement, que fais-tu ?

Je viens juste de finir les répétitions avec Véronique Sanson, nous repartons à nouveau sur les routes, pour plusieurs dates.
Je viens de finir un album pour un jeune chanteur qui se nomme Nazim Khaled, produit par Mercury.
Je suis aussi en train de préparer la Nouvelle Star, pour début 2013.

3) Comment vas-tu concilier ton emploi du temps, et les plateaux télé de la Nouvelle Star ?

C'est quelque chose qui ne change pas.
Mon principe, en tant que musicien, est de donner les priorités à ce qui me donnera le plus de travail, c'est logique.

Pour te donner un exemple avec Véronique Sanson ; Je la considère comme prioritaire, parce que c'est une artiste importante, mais, si il y a une tournée qui se présente, comme celle que j'ai fait dernièrement avec Eddy Mitchell, et bien là, je me fais remplacer.

Parce qu’à choisir entre 3 ou 4 concerts par mois avec Véronique, je préfère tout aussi bien aller tourner avec Eddy Mitchell sur lequel je pourrais faire 25 dates dans le mois, il y a une sacré différence.
Tu sais, je bosse beaucoup pour que ma famille ne manque de rien.

Pour la Nouvelle Star, le principe est clair, on te propose 3 jours de travail dans la semaine, pendant 7 semaines, et il t'es demandé de ne pas être remplacé sur ce travail.

4) Comment devient-on le batteur de l'émission la Nouvelle Star ?

Là, c'est exceptionnel, c'est la production qui a expressément demandé à ce que je sois le batteur de la prochaine émission.
C'est habituellement le chef d'orchestre qui en fait la demande, mais là, c'est la production qui s'en est chargée directement, du fait que l'année dernière j'avais remplacé Jean Philippe Fanfant, et que tout s'était bien passé, ils m'ont rappelé, et comme Jean Phillipe fait The Voice........

5) Est-ce que tout est écrit pour les musiciens ?

Tout est écrit, mais rien est fermé, nous avons quand même la liberté d'amener des parties perso aux arrangements ou pas.

6) Que se passe t-il en amont de l'émission pour les musiciens ?

Tout ce fait sur 3 jours :
Le premier jour, "le dimanche" est dédié à la répétition des musiciens.
Le deuxième jour, "le lundi" les chanteuses et les chanteurs se joignent à nous.
Le troisième jour, "le mardi" il y a répétition générale, avec en plus les caméras et les lumières pour le Live du soir, et enfin, la soirée en direct.

7) Comment s'est préparée la tournée avec Eddy Mitchell ?

Pour commencer, nous nous sommes retrouvés en équipe réduite, piano, basse, batterie guitare, à répéter pendant une semaine.
Cette partie des musiciens correspondait en fait, à la première partie du spectacle.

Sur la deuxième semaine, le Big Band nous a rejoint.

8) Est-ce qu’ Eddy travaillait en même temps que vous ?

Eddy est venu les 3 ou 4 dernier jours, juste pour faire un filage, il connaît très bien ses parties, et les chante depuis tant d'années, et puis s'enfermer dans un studio de répétition, n'est vraiment pas son truc, et quand il vient, il chante, ça tourne.


9) Y a t-il une voix témoin pour le remplacer aux répétitions ?

Aucune voix témoin, seules les structures sont bossées tant qu'il n'est pas là.

10) Que pourrais-tu nous dire sur ton kit actuel et ton back line ? 

Je suis endorsé chez Yamaha depuis plus d'une dizaine d'années, et pour les cymbales, je suis chez Paiste, depuis pas mal d'années aussi, même si il y a eu un arrêt entre nous durant trois ans dû à une mésentente que la marque avait à l'époque, avec tout les endorsés, et en particulier, les Français.
Mais tout est rentré dans l'ordre depuis.
J'ai choisi de revenir, parce que j'aime beaucoup cette marque.

La Yamaha sur laquelle je joue actuellement, est une Club Custom 22 / 12 / 14 /16 avec une caisse claire en 14 x 5.5 de finition SWIRL, le bois utilisé est du Kapur, ça donne un son assez grave, bien bas, sans trop de brillance, qui nous rappelle un peu les batteries Vintage.

Les cymbales Paiste que j'utilise sont tirées de différentes séries, mais actuellement je joue les Twenty, avec les rides Twenty Master Collection, elles sont juste terribles, et hallucinantes, et parfois je joue aussi avec la série Traditional.

C'est très agréable de bosser avec de telles marques, ils sont toujours à l'écoute.
Pour l'histoire, un jour j'ai demandé à Yamaha une grosse caisse Beech Custom en 26, ils m'ont dit que la série ne se faisait plus, mais ils m'ont dit, ok, nous allons faire ça pour toi, c'est incroyable du « sur mesure ».
Même si ce modèle n'existe plus, j'ai toujours deux kits.
Mais les kits que je préfère actuellement, sont la Club Custom et la OAK Custom X.

11) Qui s'occupe de tes kits pour tes concerts et autres prestations ?

Pour les concerts sur Paris et les séances studios, il y a Pierrot de « Drums Service » qui s'occupe de mon Back Line depuis plus de 15 ans, il possède tout mon matériel de batterie ainsi que toutes mes percus Meinl , chez qui je suis aussi en contrat.

Quand j'ai besoin de quelque chose, je lui téléphone, je lui dit ce dont j'ai besoin, et il s'occupe de tout acheminer, et monter en temps et en heure le kit qu'il me faut, et quand j'ai fini, je lui envoie un texto, et il vient tout démonter et ré acheminer ailleurs, ou chez lui.

Par contre le Back Liner qui est sur scène pour les tournées, c’est le choix du régisseur, et puis je bosse toujours avec les mêmes, il y a beaucoup de musiciens et techniciens, mais en fin de compte nous sommes très peu à faire de tournées.
Nous nous connaissons tous, c'est d'autant plus agréable de savoir que j'ai à faire à des gens très compétents et qui s'occupent toujours très bien de mon matériel.

Que ce soit en studio ou sur scène, je ne monte ou démonte jamais mon matos, je me paie le luxe d'appeler Pierrot et de lui dire "je joue dans tel club ce soir, amène moi mon matos, avec telles cymbales et tel fûts, telles caisse claire, et quand j'arrive tout est là, je n'ai plus rien à porter.

                 Kit Yamaha club Custom, pour la répétition et la tournée de Véronique Sanson.

12) Quand tu sors de Paris, comment est-ce que ça se passe ?

Quand je sors de Paris, le principe est le même.
Il m'arrive de faire des séances à Bruxelles, au studio ICP, et Pierrot transporte mon matos là-bas, c'est vrai que ça coûte un peut plus cher, mais les productions sont au courant et payent tout ça.
Ils savent très bien que lorsqu'ils engagent quelqu'un comme moi, André Ceccarelli ou Christophe Deschamp il faut faire livrer le matériel de chacun, il y a donc des transporteurs et un budget prévu pour ça.

13) Est-il important pour toi de te protéger les oreilles, si oui, que fais tu pour cela ?

Oui,il est très important de se protéger les oreilles, et pour ma part je les protège depuis pas mal d'années.
J'utilise des ear monitor de chez Earsonics, ils sont moulés à mes oreilles, se sont des 3 voies, c'est vraiment très bon.

Sur scène, je n'utilise que ça en retour et pour me protéger.
Il y a un vrai confort en plus de bien se protéger les oreilles, parce que ça coupe aussi les fréquences de certaines salles un peu pourries que l'on peut avoir en France de temps en temps.
Autant, il y a des gens qui ne supportent pas, mais moi je n'arrive pas à m'en passer, c'est très agréable de travailler dans ces conditions là.
Selon les clubs ou je vais jouer, si le son est fort, j'ai aussi des bouchons moulés à mes oreilles que je peux adapter avec des filtres, baissant le son de moins 9 ou moins 15 db.

14 ) As-tu une anecdote pour nous ? 

Oui, un truc marrant qui s'est passé pendant la dernière tournée de Florent Pagny.
Sur scène, je joue vraiment très fort, et à un moment donné, une baguette m'a lâchée des mains, et le fait de jouer très fort a permis à la baguette de partir vraiment très vite, elle a failli arriver sur la tête de Florent, elle est passée vraiment très très près de lui, à 10 cm de son visage en fait. (rires......)
Pour que tu puisses mieux visualiser, voilà comment la scène était faite :


Commençons par les musiciens, il y avait 2 guitaristes, 1 bassiste, 1 batteur, 1 accordéoniste,
1 pianiste, 3 cuivres et 4 instruments à cordes.
Sur la scène, c'est comme s’il y avait un appartement, moi j'étais en hauteur, comme sur une immense bibliothèque qui se trouvait tout au fond, et juste en dessous il y avait des escaliers, et Florent arrivait en dessous des escaliers en skateboard, et moi perchait à 4 ou 5 mètres de haut, (rires....) et un soir, tout en jouant, la baguette m'a lâchée, il s'est retourné et ma dit "assassin" (rires.........) c'est un accident qui l'a fait hurler de rire, il me disait, "mais tu voulais me tuer ou quoi ? "

J'ai une autre anecdote sympa aussi avec Claude Nougaro.
Alors que le concert avançait, j'étais assez speed, je regarde la liste, et me retourne vers Laurent Vernerey, et là, je me dis : «  mais il doit prendre la contre basse comme d'habitude » mais il ne le fait pas, et je me demandais ce qu'il faisait.

J'ai quand même essayé de l'appeler en lui disant de changer de basse, mais il ne m'entendait pas, alors j'ai donné le départ, je suis parti, et là, Claude Nougaro prend le micro et me demande ce que je fais, tu imagines en plein concert !!! Du coup, je regarde la liste à nouveau, car je jouais tout seul, et je m'aperçois que je m'étais décalé d'un titre sur la liste.

C'était drôle après, mais sur le moment, je me suis dit "c’est pas vrai, mais quel carnage"
Je me dis après ça, que nous sommes humains, et tout le monde peut se tromper.


                 Kit Yamaha Club Custom, pour la répétition et la tournée de Véronique Sanson.

15) Qu'est-ce qui fait selon toi, que tu sois autant sollicité par la majorité des artistes Français depuis tant d'années ?

J'ai envie de te dire que j'aime la musique, j'aime accompagner les gens, aussi bien dans le jazz que dans la variété,
et dans tout autre style de musique, j'aime mettre en valeur les artistes pour qui je joue, c'est pour eux un point très positif, car ils ont besoin de se sentir épaulés, si j'ose dire.

C'est vrai aussi que je ne suis pas un puriste, je ne vais pas te dire, je joue que du jazz, ou que de la variété, et je déteste le reste, non,  j'aime toutes les musiques.
Pour moi, la musique est une globalité, j'adore écouter du classique tout comme du hard rock, de la danse, de la musique brésilienne, du funk, du rock, de la pop, j'écoute de tout, j'ai fais d'ailleurs plein de tournées avec des artistes de variété.
D'ailleurs, mon premier album perso, est un album de jazz.


J'aime aussi composer, je suis donc très proche de la musique, j'adore le son.
Quand j'arrive en studio pour enregistrer, les gars se moquent de moi, mais ça leur plait, parce que je viens toujours avec une vingtaine de caisse claires, et une housse à cymbales pleine à craquer, au moins, je peux donner du choix, et emmener des couleurs différentes pour la musique de l'artiste pour qui je dois enregistrer, et ça, ça leurs plait en général.

Même sur scène, j'ai toujours au moins 2 caisse claires, et ça peut aller jusqu'à 8.

16) J'ai pu voir ça pendant que tu jouais avec Eddy Mitchell.
Mais pourquoi ne pas installer une deuxième caisse claire à gauche du charley ?

J'aime en particulier avoir ma caisse claire au centre, c'est pour moi la bonne place.
Il m'est arrivé de mettre 2 caisses claires sur mon kit, une à gauche du charley, et l'autre au centre, parce que j'en avais besoin dans le même titre.


Mais si c'est juste pour changer le son, amener une autre couleur, je préfère changer de caisse claire, et la mettre à son endroit initial.

Pour le son ça change beaucoup de chose, surtout dans un mix de batterie.
Une caisse claire se mixe toujours à droite du charley.

17) Comment l'ingé son gère t-il le changement de caisse claire pendant le concert, alors que la balance s'est faite avec la première caisse claire ?

J'ai passé beaucoup de temps à essayer de comprendre comment marche les réglages d'une batterie, sur une console.


Un exemple : la semaine dernière pour une répétition avec Véronique Sanson, l'ingé son est arrivé, et a commencé à lever les boutons de volume de la console, et là, je lui ai demandé de faire les réglages qui me correspondent,  de façons à ce qu'il n’ai pas besoin d'équalisation pour ma batterie.


Mon son de base sonne déjà très très très bien, sans pour autant y mettre une équalisation supplémentaire.


J'ai un son acoustique de base qui est impeccable,  afin qu'en façade il n'y ai quasiment plus rien à faire, et pareil pour les retours.


Et le petit plus, et ce qui facilite très bien le changement des caisses claires en plein concert, c’est que les gars travaillent avec des consoles numériques, ce qui fait que mes caisses claires sont enregistrées dans la mémoire de la table, sachant que chaque titre à sa propre page.


Cela veut dire que chaque instrument à son réglage pré-enregistré, pour chaque titre.


Ils ne font que rappeler la mémoire de la console à chaque fois,  tout est calé dans les moindres détails au niveau des réglages.

Sur la tournée d'Eddy, j'avais 2 caisses claires, la première accordée de façon standard, et la deuxième était accordée très très grave, et évidemment pour la caisse claire accordée grave, il y avait sur la table une page spéciale où le son était réglé pour elle, parce que je voulais un son réglé avec du gras, de la profondeur, sans trop de réverb et de résonance.

18) Il y avait justement sur ton kit, une caisse claire rouge qui sonnait terrible, qu'est ce que c'est ?

Tu sais, je suis un gros collectionneur de caisse claires, et celle-ci est une Georges Way, si je ne me trompe pas, c'est Canadien, et je jouais avec juste pour l'occasion.


J'ai vraiment beaucoup de caisses claires, l'été dernier (2012) j'ai acheté 3 modèles différents sur Ebay, 2 WFL des années 40, et une Ludwig des années 50.

J'ai aussi rencontré un super luthier Français qui s'appelle Baptiste Bidault, et qui a créée Think Custom Drums.
Nous nous sommes rencontrés début 2011, et il faisait à ce moment là, des caisses claires un peu Californienne et modernes à la fois.

Tout en discutant avec lui, je lui disais qu'il n'y avait personne dans le monde, qui avait pensé à refaire des vieilles caisses claires, mais neuves, avec les fûts comme on les faisait à l'époque dans les années 20, avec les mêmes coquilles, les mêmes déclencheurs, etc....

Du coup, ça lui a donné l'idée et il s'est mis à rechercher des fabricants de déclencheurs, de coquilles, de cercles, de fûts, des différentes époques.

Et aujourd'hui, il fait des caisses claires vintages, mais modernes, toutes neuves.
Depuis que je le connais, j'ai 4 de ses modèles, plus 2 autres actuellement en préparation.

L’une des deux, est justement une réédition d'une Ludwig Victorie de la deuxième guerre mondiale.

Ce sont les caisses claires, qui à l'époque, était fabriquées tout en bois "fût et accastillage" car pendant la guerre, tous les métaux étaient réquisitionnés pour fabriquer l'armement.

Ils ont donc, quand même, continué à fabriquer les batteries avec l'accastillage en bois plutôt que dans les différents métaux que l'on connaît.

Tout sera en bois sur cette caisse claire, sauf la visserie bien sûr.

19) Quelques mots sur ton nouvel album ?

Oui, ce projet date, en fait ça fait 15 ans que je dis que j'ai envie de faire un disque, mais je n'avais jamais pris le temps de le faire, il y a maintenant 3 ans, je m'y suis collé, et il est sorti au printemps dernier.

En parlant avec Vincent Bidal, qui est un de mes meilleurs pôtes, et aussi un super pianiste, qui m'a beaucoup encouragé à faire ce premier album, il m'a présenté un guitariste qui s'appelle Jim Grandcamp, et un saxophoniste qui s'appelle Guillaume Perret, qui sont 2 jeunes musiciens qui jouent terriblement bien.
J'ai bien évidement invité mes compères, les bassistes Dominique Bertram, Laurent Vernerey et Fifi Chayeb, qui m'ont fait le plaisir de jouer sur mon album.

J'ai aussi rencontré et invité, un magnifique bassiste, qui s'appelle Adrien Ferreaud, qui joue avec Chic Corea et John MC Laughlin, à faire un solo de basse sur l'album.

Il y a aussi Guy Broglé aux percussions, Vincent Bidal au piano, Jean Marie Ecay à la guitare, Lionel Suarez à l'accordéon, pour des guitares additionnelles Robert Legall et Hervé Brault, Yannick Soccal au saxophone, et pour les choeurs, Mehdi Benjelhoun et Eric Filet, avec qui je travaille actuellement sur la tournée de Véronique Sanson, bien sûr, j'ai fais toutes les batteries.

Il faut savoir qu'à la base, le groupe a d'abord était monté avec 6 musiciens.

Et, c'est tout en parlant avec une amie qui est la patronne du studio Omega, un des plus gros studios de Paris, que j'ai eu l'agréable surprise de l'entendre dire qu'elle mettait son studio à ma disposition, pour l'enregistrement de mon album, tout le temps nécessaire à sa réalisation.

Je me suis retrouvé dans ce merveilleux studio à enregistrer mon album avec tous mes copains.
C'était très agréable de pouvoir bosser dans de telles conditions pour faire mon disque.

De plus, j'ai pu donner l'occasion à mon frère de pouvoir s'exprimer, enregistrer chez Omega à Paris, et mixer dans un super studio en Corse qui appartient à un de mes pôtes, le mixage a été réalisé sur 9 jours, dans des conditions fabuleuses.
Voilà, cet album est né de tout ça, et maintenant je suis en train de préparer le prochain.

Malheureusement, ce qui est très difficile, c'est que je n'ai pas trouvé de tourneur parce que nous sommes 6, et qu'actuellement la conjoncture fait que c'est difficile de prendre 6 personnes en charge pour pouvoir tourner.
Il y a les cachets, les déplacements, les hébergements, les repas etc...... toutes ces choses font que c'est très difficile à prendre en charge.

En ce moment les tourneurs font plus tourner des trios, ce qui fait que mon prochain album sera fait en trio, ça sera plus facile de trouver un tourneur, pour commencer à faire des dates régulièrement, et après, je pourrais revenir en force avec mon groupe à 6, voir plus.

J'ai aussi des tas d'idées, ma femme est danseuse, et nous avons envie de monter un spectacle de concert jazz, avec de temps en temps des tableaux de danse, et d'accroche, parce qu'elle fait aussi des choses en tissu, nous avons pleins d'idées, travaillons beaucoup la-dessus, et sommes beaucoup dans la création, et puis c'est hyper important de ne pas se laisser aller, d'aller de l'avant avec de nouvelles créations.

Mais tant que je n'arriverai pas à mettre le pied chez un tourneur, et commencer à me faire une vraie carte de visite, en tant que soliste, ce sera difficile.
Pour le moment, j'ai une carrière de sidman derrière des artistes.

Je voudrais aujourd'hui une carrière en tant que batteur compositeur, et patron de groupe, mais personne ne me connaît sous cet angle, c'est un peu compliqué, j'ai l'impression de tout recommencer, mais c'est pas grave, j'aime bien.

On a malheureusement dans notre pays l’habitude de mettre des étiquettes sur chacun, la mienne est celle d'être un batteur de jazz, pourtant, ça fait 22 ans que je fais de la variété.

La première fois que les gens ont entendu parler de moi, ils ont non dit que j'étais un batteur de jazz, donc, depuis je suis un batteur de jazz, mais, ça me fait plaisir aussi, même si je sais faire bien d'autres choses.

Le truc, c’est que quand je suis arrivé à Paris, je jouais avec Didier Lockwood et Claude Nougaro, si tu veux j'étais le batteur de jazz, après quand tu te retrouves au festival de jazz à Calvi avec Didier Lockwood et Michel Pétrucciani, on dit: "Pontieux est un batteur de jazz"

Même si après ça, tu joues avec Patrick Bruel, Florent Pagny, Serge Lama, Julie Zénatti ou Véronique Sanson, et bien tu es quand même un batteur de jazz.

Mais bon, c'est pas grave, c'est la France, ils ont besoin de se raccrocher à des choses, les gens on peur de l'inconnu, ça les rassure de s'accrocher à des étiquettes, tout va bien.

                 Kit Yamaha Club Custom

20) Voudrais-tu apporter des conseilles aux plus jeunes et aux autres.

La première chose que je pourrais conseiller aux jeunes, c'est de jouer, parce que c'est la meilleure école pour apprendre.

Evidement, avoir un prof qui peut au moins leur apprendre les rudiments, toutes les bases, parce qu'il est très important de savoir tenir ses baguettes correctement, de connaître les positions à éviter pour ne pas avoir de problèmes de dos, ou autres maux.
C'est toujours bon d'avoir quelqu'un pour se faire expliquer, et conseiller sur ces choses là.

Après, la technique, c'est quelque chose de personnel, et le métier de musicien s'apprend vraiment sur le tas, en jouant avec des gens, et en jouant le plus de styles différents possibles, éviter de se mettre des oeillères, et puis prendre du plaisir.

Pour ma part, je prend toujours autant de plaisir quand je joue de la batterie avec des gens, je suis super content.

Pour revenir à la question que tu m'as posé tout à l'heure, c'est peut-être aussi une des raisons pour laquelle je suis encore autant demandé par les artistes aujourd'hui.
Je ne fais pas ce métier comme un métier, mais comme un plaisir, la musique est un partage, je leur amène du bonheur, ça marche tout seul.

21) Le mot de la fin :-)

Je voudrais remercier tout mes sponsors, Meinl, Yamaha et Paiste, qui sont vraiment toujours très présents avec moi, et qui m'aident tout le temps dans ma démarche de musicien, car ce n'est pas facile pour eux, je les appelle toujours à la dernière minute en leur disant : j'ai besoin de ça ou de ça pour demain, ils sont toujours là pour moi et ne me disent jamais non, alors je les en remercie beaucoup, car c'est grâce à eux, que je peux exercer mon métier correctement.

Je souhaite aussi beaucoup de courage à tous les jeunes musiciens qui veulent devenir professionnels, je voudrais vraiment les encourager, et leur dire qu'il faut faire ça à fond, parce que c'est un vrai métier de bonheur, de plaisir, de joie et dans lequel on peut apprendre beaucoup de choses.
Et puis, ce qui est très agréable dans la musique, c'est qu'il n'y a pas de race, pas d'age, c'est vraiment un échange parmi des populations aussi différentes les unes que les autres.